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Des investissements records pour Tereos

Olivier Leducq, directeur général, et Gérard Clay, président de Tereos, mercredi 28 mai, à Paris.

Malgré un environnement de marché fragile qui a effrité son chiffre d’affaires, Tereos a réalisé le troisième meilleur exercice de son histoire, tout en menant des investissements dans ses outils industriels à un « niveau historique », a détaillé le groupe coopératif lors de sa conférence de presse annuelle, mercredi 28 mai, à Paris.

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Surproduction de sucre en Europe, importations « massives » d’alcool et d’éthanol, sécheresse au Brésil, cyclone à La Réunion… L’exercice a été marqué par une série d’aléas qui ont fait pression sur la demande, les rendements et les prix. Résultat : le chiffre d’affaires de Tereos a reculé de 17 % en 2024-2025, atteignant les 5,9 Mds€. Malgré ce repli, le groupe reste « solide », a assuré le président Gérard Clay, à l’occasion de la conférence de presse annuelle du groupe, tenue mercredi 28 mai, à Paris. Avec un Ebitda de 800 M€, Tereos signe le troisième meilleur exercice de son histoire. « Le cumul des résultats positifs nous permet d’affronter les aléas et les bas de cycle », s’est réjoui le président.

Ces performances ont permis au groupe sucrier de poursuivre son plan de transformation structurelle en investissant 455 M€, soit 8 % de son CA net. En parallèle, Tereos a continué de réduire sa dette qui a atteint 2,22 Mds€ en mars 2025, tout en poursuivant la cession de ses activités non stratégiques : l’activité de conditionnement de sucre de bouche en Angleterre et de négoce de noix de coco, d’huile de ricin et de mélasse à La Réunion.

353 M€ d’investissements

« Nous avons procédé à des investissements massifs et records au sein de nos activités industrielles avec 353 M€ investis dans nos usines au service de la performance », a présenté Olivier Leducq, directeur général de Tereos. Ces investissements ciblent prioritairement la décarbonation et la réduction des consommations d’énergie, la productivité et l’efficience, la modernisation des usines ainsi que la sécurité de ses opérations.

Le groupe a ainsi investi dans l’électrification des processus : 14,5 M€ sur le site de Bucy-le-Long (Aisne) et 19 M€ sur celui d’Attin (Pas-de-Calais). Et les résultats sont déjà visibles, puisque 11 200 t et 15 000 t de CO ont été respectivement économisées sur ces deux sites.

Tereos s’engage également à diminuer la consommation d’eau de ses usines. Le groupe a investi 3 M€ sur le site de Connantre (Marne) qui sera, dès 2025, la première usine de Tereos totalement autonome en eau.

Une prime filière de 50 à 150 €/ha

En deux ans, 98 M€ ont été mobilisés sur 20 projets, abaissant de 13 % les émissions de gaz à effet de serre. Pour rappel, Tereos avait annoncé un plan d’investissement pour la décarbonation de près de 800 M€ d’ici 2033. Une démarche qui s’étend également à l’amont agricole. « Nos offres de produits décarbonés permettent de valoriser auprès de nos clients, de plus en plus nombreux, nos matières premières issues de l’agriculture régénérative. Les 1 000 diagnostics carbone financés à 75 % par le groupe devraient se terminer avant la fin de l’année », a informé Olivier Leducq. Et pour encourager cette transition, Tereos souhaite verser une prime filière allant de 50 à 150 €/ha à ses coopérateurs betteraviers engagés dans des pratiques bas carbone.

Conscient, qu’ils doivent également faire face à une baisse générale des rendements agricoles, Tereos lance le programme Cap Productivité. « Il vise à réunir des agriculteurs aux performances hétérogènes, sur un même territoire, afin qu’ils puissent échanger sur leurs pratiques, leurs performances, leurs résultats, etc. », a expliqué le directeur.

Un exercice 2025-2026 « compliqué »

Quant à l’exercice en cours, il s’annonce « compliqué », a analysé Olivier Leducq. En 2024, les surfaces betteravières européennes avaient bondi de 12 %, provoquant une surproduction et une chute des prix du sucre de 40 %, un phénomène auquel Tereos n’avait pas contribué. Pour cette campagne, les surfaces sont annoncées en repli de 9 %, ce qui pourrait « avoir un effet positif sur les prix ».

« On s’attend à un rebond du prix du sucre, mais il ne se reflétera dans nos comptes qu’à partir d’octobre, et plus nettement en janvier », a-t-il expliqué. Sur le marché de l’amidon et des produits sucrants, les difficultés persistent : « Cela fait deux ans que nos marges sont basses, nous devons réagir. »

Dans ce contexte incertain, les investissements seront maintenus, bien qu’ils puissent être moindres qu’en 2024. « Les investissements, c’est notre compétitivité, a assuré Olivier Leducq. Nous ne pouvons pas mettre le pied sur le frein, mais ils ne seront pas forcément au niveau de cette année. »

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